On se croise, on se regarde, on se sent… Coup de cœur, rouge aux joues : la machine s’emballe. Et si nos sens choisissaient à notre insu ? Décodage chimique en quatre temps.
Sommaire
Le premier contact
Un dialogue subliminal s’instaure à distance entre les futurs partenaires grâce aux phéromones. Ces composés volatils chargés d’informations s’échappent de glandes situées sous les aisselles, autour des organes génitaux et des mamelons. Ils viendraient frapper nos narines sans que nous les sentions mais avec une efficacité garantie : l’organe voméronasal, chargé de les capter dans le nez, est relié à l’hypothalamus, notre cerveau le plus ancien. Le coup de foudre se produit.
Les phéromones nous conduisent par le bout du nez d’une façon qui reste très mystérieuse.
Le coup de foudre
Comment devient-on amoureux ? de Lucy Vincent. Comment se manifeste le coup de foudre ? A quoi sert-il ? Est-il le signe d’un amour vrai ? Autant de questions abordées dans cet ouvrage qui fait le point sur la chimie très particulière de l’état amoureux (Odile Jacob, 2004).
Le message phéromonal transmis, d’autres sens et fonctions vont entrer en jeu, faisant appel à notre système limbique, siège des émotions et héritage des petits mammifères. Un regard, un sourire, et une impression de plaisir enfouie dans notre mémoire affective se réveille, provoquant une décharge de phényléthylamine (PEA), hormone de la famille des amphétamines. Elle agit comme une drogue : on a besoin de voir l’être aimé, de contempler sa photo, de l’entendre au téléphone…
Un processus en trois étapes et trois hormones : coup de foudre (PEA), état amoureux (adrénaline), plaisir (dopamine).
La liaison
Lorsqu’une hormone est libérée en abondance, les récepteurs neuronaux finissent par perdre leur aptitude à répondre. Il faut générer d’autres sources de plaisir. Voyages en commun, naissance d’un enfant, achat d’une maison, etc. vont permettre à d’autres hormones de renforcer le lien. A la dopamine s’allient l’ocytocyne et la vasopressine, produites par l’hypophyse. Elles entrent en jeu dans toutes les situations de confiance et d’attachement.
Le cocktail hormonal s’enrichit, pour que bonheur s’accorde autant avec orgasme qu’avec projets.
Le véritable amour
Avec le temps, l’accoutumance neuronale entraîne inévitablement une baisse de dopamine et par conséquent du plaisir intense d’être ensemble. Mais dans un couple qui a su maintenir le lien, ce manque n’est plus une souffrance, car la sérotonine, hormone du sommeil et de la régulation de l’humeur, entre en jeu. La place est faite pour que la relation sexuelle devienne un véritable amour, ou comme l’appellent les neurobiologistes, un "attachement".
La sérotonine apaise et adoucit la relation amoureuse, lui permettant de durer.
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